Chaud ou froid ? La grande question !
Chaud ou froid ? La grande question !
Lorsqu’une douleur apparaît, qu’elle soit due à une entorse, une contracture ou une tension musculaire, la même question revient sans cesse : faut-il appliquer du chaud ou du froid ?
Derrière ce réflexe, il existe de véritables bases physiologiques, aujourd’hui bien documentées par la recherche. Comprendre ces mécanismes permet d’utiliser ces approches simples de manière plus efficace et plus sûre.
Le froid : réduire l’inflammation et calmer la transmission de la douleur
L’application de froid provoque une vasoconstriction, c’est-à-dire un rétrécissement des vaisseaux sanguins. Ce phénomène limite l’afflux de sang et la formation d’un œdème local. En parallèle, le froid diminue la vitesse de conduction des fibres nerveuses sensitives, ce qui ralentit la transmission du signal douloureux.
C’est pourquoi la cryothérapie est indiquée dans les contextes inflammatoires ou traumatiques aigus : entorse récente, choc, inflammation articulaire, tendinite en phase initiale.
En pratique, une application de 10 à 20 minutes, protégée par un tissu fin, est suffisante. Au-delà, l’effet bénéfique diminue et le risque d’irritation cutanée ou de vasoconstriction excessive augmente. Le froid agit donc comme un outil de régulation ponctuel, mais ne favorise pas la récupération tissulaire à long terme.
Les recherches montrent qu’une température cutanée située entre 10 et 15 °C est optimale.
En dessous de 10 °C, le risque de gelure ou d’irritation cutanée augmente ; au-dessus de 15 °C, l’effet physiologique devient faible.
Une application de 10 à 20 minutes avec une barrière fine (serviette, linge, poche en tissu) suffit généralement à obtenir un effet thérapeutique sans risque.
La chaleur : améliorer la circulation et diminuer la tension musculaire
À l’inverse, la chaleur provoque une vasodilatation : les vaisseaux s’élargissent, le débit sanguin augmente, les tissus se détendent.
Sur le plan neurologique, elle stimule les récepteurs thermiques cutanés, ce qui module la transmission du message douloureux selon le principe du gate control .
La chaleur n’éteint pas la douleur, mais elle diminue la perception douloureuse et facilite la détente musculaire.
Elle est donc indiquée dans les douleurs musculaires, chroniques ou non inflammatoires : contractures, lumbago sans signe d’inflammation aiguë, douleurs liées à la raideur.
Plusieurs revues scientifique rapportent une amélioration de la mobilité et du confort, en particulier pour les lombalgies et les douleurs myofasciales.
Une bouillotte tiède, un patch chauffant ou une douche chaude de 15 à 30 minutes suffisent généralement à obtenir un effet antalgique et relaxant.
Les recherches montrent qu’une température cutanée située entre 10 et 15 °C est optimale.
En dessous de 10 °C, le risque de gelure ou d’irritation cutanée augmente ; au-dessus de 15 °C, l’effet physiologique devient faible.
Une application de 10 à 20 minutes avec une barrière fine (serviette, linge, poche en tissu) suffit généralement à obtenir un effet thérapeutique sans risque.
Choisir entre chaud et froid : une question de contexte
Il n’existe pas de règle universelle : tout dépend du moment, du type de douleur et de la réaction des tissus.
Froid : utile a la suite d’un traumatisme, ou lorsqu’un gonflement ou une inflammation sont visibles.
Chaleur : adaptée en dehors de la phase aiguë, quand la douleur s’installe dans la tension ou la raideur musculaire.
Certaines approches combinent les deux, notamment dans les douleurs chroniques ou la rééducation post-traumatique : le froid pour limiter la douleur, la chaleur ensuite pour restaurer la souplesse et favoriser la circulation.
Les études récentes confirment que ni le chaud ni le froid ne sont supérieurs de façon systématique : l’efficacité dépend surtout de l’adaptation au contexte clinique et du confort ressenti par le patient.
En pratique, que dois je faire ?
Toujours protéger la peau (compresse, linge) pour éviter les brûlures ou gelures.
Durée raisonnable : 10–20 min pour le froid, 15–30 min pour le chaud.
Éviter le chaud en cas de gonflement, de plaie ouverte ou d’inflammation récente.
Éviter le froid sur une zone à mauvaise circulation ou chez les personnes sensibles aux extrêmes thermiques.
En conclusion
Le chaud et le froid sont deux moyens simples, accessibles et complémentaires pour moduler la douleur.
Le froid agit sur la phase inflammatoire et la conduction nerveuse ; la chaleur agit sur la circulation et la tension musculaire.
Bien utilisés, ils peuvent améliorer significativement le confort du patient, mais leur efficacité repose avant tout sur le bon choix du moment et du contexte physiologique.
Références bibliographiques
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